Un souci avec la police ? Appelle Police Watch !

18 août 2021 (Modifié le 16 septembre 2022) Citoyenneté, Justice & Aide à la jeunesse

Une permanence téléphonique a été récemment ouverte pour recevoir les témoignages et répondre aux questions touchant aux violences policières en Belgique. On t’explique comment ça fonctionne, et pourquoi ça peut t’être utile si tu es confronté à une violence policière illégitime.

Un usage de la force parfois controversé

Tu as déjà été amené à manifester pour une cause qui te tient à cœur comme la protection du climat, la lutte contre les discriminations ou encore l’amélioration de tes conditions de travail ? Dans ce cas, tu as probablement déjà pu te rendre compte que dans certaines manifestations, les esprits s’échauffent et la police peut avoir recours à la force, parfois en utilisant des armes anti-émeute comme les bâtons de défense, les bombes lacrymogènes ou encore les canons à eau. Et même si tu n’as jamais participé à une manif’, tu as sûrement déjà assisté à une intervention musclée de la police lors d’une soirée, ou en passant par hasard près d’un contrôle de police qui tourne mal.

Comment reconnaitre une violence policière illégitime ?

Le problème, c’est qu’il n’est pas toujours facile de savoir si on est face à un usage de la force légitime, ou face à une violence policière démesurée. La fonction de la police, garante de la protection et de la sécurité du public, est nécessaire mais la difficulté et les risques de cette fonction ne peuvent justifier une violence illégitime se traduisant par des comportements illégaux. De tels faits doivent pourvoir être connus, dénoncés, poursuivis et effectivement sanctionnés.

Le Comité permanent de contrôle des services de police (comité P) considère comme violences policières: « les menaces, la privation de liberté arbitraire, les violences contre les personnes ou les biens, la torture, le traitement inhumain, le traitement dégradant, le harcèlement, l’abus de pouvoir, le comportement ou l’attitude agressive et l’intimidation ». Plus largement, il s’agit de l’usage de la force qui sort du cadre prévu par la loi (voir ce schéma), en ce compris les violences verbales et psychologiques (insultes, menaces, racisme, sexisme, etc.).

Amnesty International parle même de « brutalités policières » pour désigner les diverses violations des droits humains imputables à la police. Il peut s’agir notamment de coups, d’injures racistes, d’homicides illégaux, d’actes de torture ou du recours aveugle aux forces antiémeute lors de manifestations.

Une nouvelle ligne téléphonique pour témoigner et connaître ses droits

En Belgique, il existe un Observatoire des violences policières, coordonné par la Ligue des droits humains. Cet observatoire est désormais appelé « Police Watch » (en français : surveillance de la police), et il vient d’ouvrir une permanence téléphonique pour recevoir les témoignages et répondre aux questions touchant aux violences policières.

Les bénévoles de la LDH répondent au téléphone (02/209 62 80) les mardi, mercredi et vendredi entre 10h et 12h. Cette permanence se présente d’abord comme un lieu d’écoute, d’information et de conseil pour toutes les personnes qui s’interrogent sur leurs droits. Qu’il s’agisse de victimes directes, de proches de victimes, ou de témoins de violences policières, la permanence apporte un soutien et un accompagnement, pour réorienter les personnes vers des services spécialisés ou des associations engagées près de chez elles.

Dorénavant, il est aussi possible de trouver toutes sortes d’infos juridiques pédagogiques, ainsi qu’un formulaire de témoignage, sur le site de Police Watch. N’hésite pas à t’y rendre si besoin ! 😉

Dans cette réponse, le masculin est utilisé comme genre neutre et désigne aussi bien les femmes que les hommes.