L’aide à la jeunesse est un secteur qui t’intéresse ? Dans ce nouveau billet « Envie d’être », on t’invite à découvrir le métier de Florence, qui est responsable du service résidentiel général « la Baïne » au sein de l’ASBL Amarrage. Ils accueillent et accompagnent des jeunes de 3 à 18 ans qui sont en situation de danger dans leur milieu familial.
Bonjour Florence ! 😊 Pour commencer, c’est quoi un Service Résidentiel Général ?
Un SRG est un service résidentiel général pour jeunes dans lequel les enfants nous sont confiés durant une période indéterminée. Les placements sont renouvelables chaque année. On dit toujours que les enfants ne sont pas placés pour longtemps, mais cela dépend vraiment des situations. Les enfants arrivent chez nous suite à une décision du tribunal de la jeunesse, soit du SPJ (Service de la Protection de la Jeunesse), soit du SAJ (Service de l’Aide à la Jeunesse).
Les enfants sont chez nous car ils sont en « danger » en famille. Le terme « danger » est relatif en fonction des situations. Le but est que l’enfant rentre chez lui. Tout un travail est mis en place en parallèle avec la famille pour qu’elle puisse reprendre la place qui lui est due. Cependant dans certaines situations, les enfants ne rentreront jamais en famille.
Concrètement, les enfants sont comme à la maison. Ils sont scolarisés, ils ont des activités extrascolaires. On essaie qu’ils aient une vie la plus « normale » possible.
Quelle formation as-tu suivie pour devenir responsable de la Baïne ? Quel est ton parcours ?
J’ai réalisé des études de psychologie et de logopédie. J’ai commencé à travailler à l’Amarrage (ensemble de projets et de structures de l’Aide à la Jeunesse) en juillet 2000 et je ne l’ai jamais quittée.
J’ai évolué de différentes manières au sein de l’Amarrage, j’ai eu différents postes en tant qu’éducatrice au sein du Cabestan et de l’Estacade, deux SRG situés en Brabant wallon. J’ai également été engagée dans divers projets comme le Chenal où on accueillait des jeunes pendant 3 mois et sur cette période, il y avait 3 semaines d’expéditions où je suis allée au Niger par exemple.
Finalement, en 2013 je suis devenue responsable de la Baïne. En parallèle, j’ai réalisé des formations en thérapie brève et de management au sein de l’Amarrage.
Pourquoi t’es-tu tournée vers ce secteur ?
Quand j’ai terminé mes études, je savais que je voulais travailler dans le social avec les enfants. J’ai postulé à gauche et à droite dans le secteur de l’Aide à la Jeunesse et par hasard, je suis arrivée à l’Amarrage.
En quoi consiste ton métier ?
Je commence vers 8h et termine réellement vers 21h. Je dois gérer 2 équipes car je suis responsable de la Baïne et de l’espace ado. Je vais aider quand il y a une difficulté ou un souci avec un jeune. Ensuite je gère les courriers pour les mandants et les contacts avec les délégués. Il y a aussi tout le travail administratif comme la comptabilité. Les courriers sont généralement écrits par les éducateurs et ensuite passent par moi pour correction.
Je m’occupe également de l’organisation des camps et des vacances qui est intense. Chaque année, je pars avec les enfants en vacances. Je recherche des subsides supplémentaires. Et alors il arrive que je fasse également des nuits quand un éducateur est malade.
Ensuite, je participe à différentes réunions. J’ai deux réunions pédagogiques par semaine. Une pour l’espace ado et une autre pour la grande maison où sont rassemblés les éducateurs de chaque projet, la directrice pédagogique, les intervenants psychosociaux et moi. Durant ces réunions, on débriefe de chaque situation et on essaye de trouver des alternatives à ce qui ne fonctionne pas. Nous avons aussi des réunions d’équipe 2x par mois. En plus, j’ai des réunions avec tous les responsables des maisons de l’Amarrage et la direction générale.
Quels sont les aspects positifs et négatifs de ton métier ?
Positif : Je n’ai jamais deux journées les mêmes et c’est très chouette ! C’est un métier très varié, riche en rencontres. Le projet évolue continuellement.
Négatif : C’est assez stressant, je suis tout le temps sur le pont. Les journées ne sont jamais finies et mes heures ne sont pas comptées.
Quel(s) conseil(s) peux-tu donner à un(e) jeune qui souhaite se lancer dans ce métier ?
Je lui conseillerai de ne pas stagner dans un poste et d’en essayer plusieurs en commençant en tant qu’éducateur.trice afin de se rendre compte de la réalité de terrain. Ce métier est hyper dénigré alors qu’il est génial, c’est super enrichissant. Il faut également essayer plusieurs endroits pour voir ce qui nous correspond le mieux.