Tout savoir sur les différents types de coalitions en Belgique

7 août 2020 Citoyenneté, Justice & Aide à la jeunesse

Comme tu as pu t’en apercevoir dans notre brochure « Je vote : mode d’emploi » ou encore sur notre site www.elections.inforjeunes.be, notre son système institutionnel est complexe puisqu’il se compose de différents niveaux de pouvoir. Pour rappel, il s’agit de l’État fédéral, des Régions et des Communautés, mais également des Provinces et des Communes. Pour pouvoir exercer leur pouvoir dans ces échelons, les partis politiques belges doivent se regrouper en coalition pour former une majorité. Pourquoi et comment cela se fait-il ? Existe-t-il également plusieurs types de coalitions ? On voit tout ça ensemble !

Une coalition, c’est…

Un regroupement de différents acteurs qui poursuivent un but commun ou un objectif précis. Une coalition politique est donc une association temporaire de différents partis pour former un gouvernement. On parle alors de « coalition gouvernementale » ou de « gouvernement de coalition ». En principe, les partis politiques associés gouvernent ensemble, le temps d’une législature, à un ou plusieurs niveaux de pouvoir.

Dans le système proportionnel belge, l’attribution des sièges est déterminée en fonction du nombre de votes que les partis politiques ont obtenu. Les différentes assemblées belges regroupent plusieurs partis politiques et, ce faisant, il est impossible qu’un seul parti soit majoritaire et obtienne l’ensemble des sièges. Par conséquent, cette situation nécessite la mise en place d’une coalition.

Concrètement, une fois les résultats connus, plusieurs partis se rencontrent et élaborent un programme commun que l’on appelle le pacte de majorité. En général, le parti ayant obtenu le plus de votes en sa faveur prend contact avec les autres formations pour constituer une majorité. Il peut également arriver qu’un parti perde la main si une coalition se forme sans lui. Cela démontre qu’en Belgique, dans un scrutin proportionnel, ce n’est pas forcément le parti victorieux qui se retrouvera au pouvoir.

Une coalition peut aussi reprendre la quasi-totalité des partis représentés au Parlement. En situation exceptionnelle, cela peut mener à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Cela fut presque le cas avec la crise sanitaire. Pour en savoir plus, n’hésite pas à consulter cet article qui t’explique le mécanisme des pouvoirs spéciaux.

Les différents types de coalition en Belgique

Depuis la fin du 20ème siècle, il n’est pas rare de voir une coalition affublée d’un surnom pour la désigner. À présent, voyons quelques cas de coalitions dans notre pays :

  • La coalition Arc-en-ciel regroupe la famille libérale, socialiste et écologiste et est, actuellement, au pouvoir en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles.
  • La coalition Bleue-romaine ou Orange Bleue est une association entre les familles libérales et chrétiennes puis humanistes. Ce surnom fut d’abord mentionné en 2007 et tire sa référence de « Tintin et les oranges bleues ». Même si cette alliance échoua, la coalition s’exerça au niveau wallon entre 2017 et 2019 (Borsus I), et au niveau fédéral en décembre 2018 (Michel II) après le débranchement de la prise gouvernementale de la N-VA de la coalition Suédoise.
  • Après les élections régionales de 2019, la coalition Coquelicot a été une tentative de coalition minoritaire associant les socialistes et les écologistes francophones à la société civile. Ce projet sera abandonné.
  • La coalition Jamaïcaine ou « Namuroise » rassemble les partis humanistes, libéraux et écologistes. Hormis des coalitions à l’échelon local, aucun gouvernement n’a été fondé, jusqu’à présent, sur ce type de coalition.
  • La coalition Olivier ou « progressiste » de centre-gauche regroupe les partis socialistes, chrétiens/humanistes et la famille écologiste (Écolo ou Groen!). Le gouvernement wallon et de la Communauté française Demotte II entre 2009 et 2014 en est le parfait exemple.
  • En 2019, une autre tentative en Wallonie fut la coalition Portugaise alliant le PS à Écolo et au PTB. Tirant son nom de la coalition gouvernementale emmenée par le social-démocrate portugais António Costa, ce projet se soldera par un échec après le retrait du parti PTB des négociations. Cela entrainera l’avènement de la coalition Coquelicot, puis Arc-en-Ciel.
  • La Suédoise ou « Kamikaze » est le nom donné au gouvernement fédéral Michel I (2014-2018) regroupant les nationalistes flamands (N-VA), les partis libéraux (Open VLD/MR) et les chrétiens-démocrates flamands (CD&V). La particularité de ce gouvernement est le soutien d’une large majorité des députés du groupe linguistique néerlandais de la Chambre des représentants et d’une minorité pour le groupe linguistique français.
  • La Tripartite classique désigne l’association « traditionnelle » des trois familles politiques principales de Belgique depuis son indépendance, soit les familles libérales (MR/Open VLD), les familles socialistes (PS/S.P.A) et les familles chrétiennes/humanistes (cdH/CD&V) ;
  • La coalition Turquoise regroupe les libéraux et les écologistes. À ce jour, seule la province du Brabant wallon a été gouvernée par une telle majorité (2007-2012).
  • La Violette est le surnom donné à la coalition gouvernementale des familles libérales et socialistes. Son exemple le plus connu est le gouvernement Verhofstadt II (2003-2007).

En conclusion

Nous avons vu ensemble qu’une coalition gouvernementale associe temporairement plusieurs partis politiques. Ce phénomène provient du système proportionnel appliqué en Belgique puisque même si un parti « remporte les élections » au nombre de voix et de sièges dans l’une des assemblées du pays, cela n’équivaut pas à sa participation systématique au sein d’une coalition. Plusieurs types ont ainsi été réalisés au travers de l’histoire belge, avec plus ou moins de succès. Et toi, quelle coalition imagines-tu à l’avenir pour les différents niveaux de pouvoir en Belgique ? 🙂