Secondaire professionnel/technique et études supérieures : incompatibles ?

7 janvier 2022 (Modifié le 8 février 2022) Enseignement

« Si tu veux avoir le niveau nécessaire pour faire des études supérieures, tu n’as pas le choix : Tu dois rester en général ». Cette phrase trop souvent entendue par des élèves du secondaire peut en bloquer certains dans leur choix d’études, jusqu’à les détourner de l’option qu’ils aiment réellement. Aujourd’hui, Djessica veut déconstruire cette idée reçue en t’évoquant son parcours personnel, celui d’une jeune fille passée de l’enseignement secondaire professionnel à un bachelier dans l’enseignement supérieur.

Bonjour Djessica, peux-tu te présenter ?

J’ai 26 ans et je suis titulaire d’un bachelier d’éducatrice spécialisée en accompagnement psycho-éducatif. Depuis 4 ans, je travaille chez Infor Jeunes Brabant wallon en tant qu’animatrice-informatrice. C’est mon premier job en tant que salariée.

Qu’as-tu fait comme études ?

En secondaire, j’étais en général jusqu’à ma 4ème année. Ensuite, de la 5ème à la 7ème , j’étais en professionnel pour suivre des études de puériculture. Après cela, j’ai entamé un bachelier d’éducatrice spécialisée en accompagnement psycho-éducatif.

Était-ce un problème pour toi d’aller étudier en professionnel ?

Non, pas du tout. Enfin, pas pour moi. Depuis toute petite, je savais que je voulais travailler avec les enfants. À l’origine, je voulais faire institutrice préscolaire. Je ne m’intéressais pas aux études générales : les mathématiques, l’histoire, la science, etc. Je n’aimais pas ça. Je me suis renseignée pour trouver un enseignement qui répondait mieux à mes attentes. Il y avait justement une école pas très loin de celle où j’étais qui proposait l’option puériculture. Cette option n’existe que dans l’enseignement professionnel.

Un jour, je suis rentrée chez moi et j’en ai parlé avec mes parents. Mon père n’était pas d’accord que je « descende » d’un enseignement général vers un enseignement professionnel. Heureusement, ma mère m’a soutenue. Ils ont essayé de m’orienter vers l’option « agent d’éducation » (éducateur A2, enseignement technique de qualification) mais ce n’était pas cela que je voulais. Après de longues heures de discussion entre eux, ils ont finalement accepté de m’inscrire en professionnel dans l’option puériculture.

Comment s’est passée la fin de ton cursus secondaire ?

Mes parents pensaient que j’allais avoir des facilités en professionnel parce que je venais du général. Mais, en réalité, pas du tout. En math et français, c’était plus simple pour moi, c’est vrai, car j’avais déjà vu le programme. Mais ce n’était pas le cas pour les cours d’option. Je n’avais jamais eu de cours d’hygiène, de psychomotricité, d’animation, etc.  J’ai dû redoubler d’efforts pour rattraper mon retard.

Envisageais-tu de faire un bachelier à la suite de tes secondaires ?

Le bachelier n’était pas prévu de base mais je me sentais trop jeune et pas assez mature pour aller travailler. C’est surtout l’inconnu qui me faisait peur. J’ai donc pensé à suivre mon idée de base en faisant institutrice préscolaire. Mon dernier stage réalisé dans une école spécialisée m’a permis de découvrir une partie de moi. J’ai adoré la sincérité de ces enfants, le challenge, l’aspect relationnel, etc. L’institutrice m’a parlé du métier d’éducatrice spécialisée, que je ne connaissais pas du tout. Après quelques recherches, j’étais repartie pour trois années d’études supérieures.

Comment as-tu vécu le passage de l’enseignement secondaire professionnel vers les études supérieures dans une haute école ?

J’étais très stressée. Beaucoup de gens me disaient « qu’il me serait impossible de réussir mon bachelier étant donné que je venais du professionnel, que je n’avais pas l’habitude d’étudier des syllabi, etc. ». Le fait de savoir que je devrais rédiger un TFE au bout des trois années me faisait vraiment peur. C’est une réalité : Le rythme et la quantité de matières sont différents. Je me suis directement plongée dans le bain. J’assistais aux cours avec assiduité, je prenais beaucoup de notes et je relisais mes cours au fur et à mesure. Pour les études supérieures, bachelier en haute école ou universitaire, je pense qu’il faut un temps d’adaptation, peu importe d’où l’on vient en secondaire.

Au final, je m’en suis bien sortie. Ça n’a pas toujours été facile mais j’ai réussi mes trois années et j’en suis très fière !

Un conseil pour les étudiants qui auraient eux aussi entendu des idées fausses ?

Croyez en vous et croyez en vos rêves, tout simplement ! L’enseignement général ne peut pas convenir à tout le monde. C’est d’ailleurs pour cela qu’il existe différents types d’enseignement tels que le professionnel, la technique de qualification ou encore l’alternance. Chaque métier a ses besoins plus ou moins théoriques et/ou pratiques.

Ce n’est pas parce que vous allez dans une branche que des portes se ferment. Beaucoup de choses sont possibles et il existe tellement d’aides telles qu’une deuxième rhéto, une année de remise à niveau, etc. Les étudiants n’ont donc plus de raisons de ne pas essayer des études supérieures s’ils le souhaitent. Et s’ils ne le souhaitent pas, c’est bien aussi. Chacun doit se sentir libre de choisir son chemin ! 😉

Merci beaucoup, Djessica ! Et pour aller plus loin…

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