Afin de répondre à une exigence de l’Union européenne (la directive 2005/36), le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé mercredi un avant-projet confirmant le passage de trois à quatre ans du cursus en soins infirmiers dès la rentrée 2016.
Rappel sur la situation actuelle
Actuellement, il existe deux filières pour devenir infirmier : un bachelier professionnalisant dans l’enseignement de type court (A1) et un brevet dans l’enseignement complémentaire (A2). Les deux formations donnent accès à la profession après trois ans mais le brevet limite l’accès aux spécialisations et est soumis à une échelle barémique inférieure que celle du bachelier. Cette différence se justifierait par la charge de travail et les compétences théoriques plus approfondies acquises en bachelier. Pour les sages-femmes, le bachelier d’enseignement de type court s’étale déjà sur 4 ans.
Un nouveau cursus dès la rentrée 2016
En septembre, la formation portera désormais l’appellation de « Bachelier Infirmier Responsable de Soins Généraux » (IRSG) au lieu de « Bachelier en sciences infirmières » et comportera 4600 heures d’enseignement dont au moins 2300 heures d’enseignement clinique. Le nouveau profil de compétences exigera des connaissances scientifiques et réflexives plus développées. Pour répondre à ces changements et alléger la charge de travail des étudiants, le cursus se donnera donc en 4 ans au lieu de 3.
Le Gouvernement a également prévu dans son avant-projet des mesures transitoires pour permettre aux étudiants qui ont entamé leur cursus avant l’entrée en vigueur de la directive de le poursuivre dans l’ancien régime.
Mais pourquoi ces changements ?
Pour s’aligner sur une directive européenne
Pour être conforme aux exigences de l’UE et respecter la Directive européenne 2013/55/CE, relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles, la Fédération Wallonie-Bruxelles se devait de réformer son cursus et ce depuis longtemps déjà.
La directive définit « 8 compétences de l’infirmier » sur lequel le nouveau programme devra se baser. Parmi celles-ci, on retrouve l’analyse de la qualité des soins, la communication et le respect du patient ou encore l’évaluation individuelle de la qualité des soins afin d’améliorer sa pratique.
Pour professionnaliser la formation
La prise en compte de ces 8 compétences et l’augmentation du nombre d’heures d’enseignement permettront ainsi d’avoir une image précise de ce qui est attendu des futurs infirmiers, tout en renforçant leur professionnalisation. Alda Della Valle, Présidente de la Fédération Belge des Infirmiers de Belgique, va également en ce sens « il y a beaucoup de matière à assimiler et trois années ce n’est pas du tout suffisant, il fallait absolument augmenter le nombre d’heures de stage et le nombre d’heures de théorie ». (Source rtbf)
Le Ministre de l’enseignement, Jean-Claude Marcourt, ajoute : « Face aux exigences de cette profession, primordiale, l’objectif de la réforme est d’offrir un cadre propice à une formation d’excellence. Ce faisant, je souhaite ainsi garantir une qualité de soin maximale à notre population. » (Source Communiqué FWB)
Pour développer la mobilité européenne
Harmoniser le cursus sur la directive permettra aussi aux infirmiers de travailler plus facilement dans toute l’Europe tout en assurant une reconnaissance de leurs compétences et qualifications.
Sources : Communiqué du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Article RTBF, Article Le Guide social