Résultats du quiz sur les biais cognitifs !

29 novembre 2022 (Modifié le 25 janvier 2023) Divers

Question 1 : Les réseaux sociaux sont de plus en plus critiqués, notamment en raison des algorithmes qui prennent pour cible les utilisateurs. Pourtant, des milliards de personnes continuent de les utiliser. En fait, beaucoup d’utilisateurs sont conscients des effets négatifs mais pensent être à l’abri de ceux-ci. Quel biais peut les pousser à croire cela ?

  • Le biais de faux consensus
  • L’effet de simple exposition
  • L’effet de troisième personne

➡️ Pour rappel, l’effet de troisième personne est à la tendance à sous-estimer l’influence qu’ont les médias sur notre comportement, en estimant qu’on est moins susceptible d’être influencé·e que les autres. Si l’on prend l’exemple de Facebook, cela fait des années que nous sommes alerté·e·s sur les effets de « chambre d’écho » et de « bulle de filtres » qui y sont à l’œuvre. Même si de plus en plus de personnes ont conscience de ce phénomène et le critiquent, le nombre d’utilisateurs du réseau social est toujours très important. Il pourrait s’agir d’une contradiction psychologique chez les utilisateurs, qui se sentent à l’abri des effets négatifs du réseau social et de ses algorithmes, tout en s’imaginant que les autres en subissent l’influence. « Je continue à aller sur Facebook car je sais faire la part des choses… ». Pour en savoir plus : Pourquoi tout le monde pense que Facebook ne manipule que les autres – The Conversation (2019, 2 juin)


Question 2 : Paul est persuadé que le réchauffement de la planète est réel. En se documentant sur internet, il découvre chaque jour une nouvelle étude qui le démontre. De son côté, Martha ne croit pas au changement climatique. Plus elle fait des recherches sur le sujet sur internet, plus elle découvre des informations en désaccord avec les scientifiques qui alertent sur l’état de la planète. Entre Paul et Martha, le dialogue est quasiment impossible. Plus ils ont l’impression d’en savoir sur le sujet, plus ils filtrent les informations qui ne vont pas dans le sens de leur connaissance. Quel biais participe à rendre leur conversation si difficile ?

  • Le biais d’ancrage
  • Le biais de confirmation
  • L’effet de simple exposition

➡️ Le biais de confirmation est la tendance à prendre en considération les infos qui confirment ce qu’on pense déjà et à ignorer ou sous-estimer l’importance des infos qui contredisent ce qu’on croit. Dans le cas de la conversation entre Paul (écologiste engagé) et Martha (climatosceptique), il se peut que le biais de confirmation pousse les deux protagonistes à rejeter toutes les idées qui ne vont pas de le sens de ce qu’ils pensent déjà de l’état actuel de la planète. De plus, les deux personnages se document uniquement sur internet, ce qui renforce le risque du biais de confirmation. Quand on fait une recherche sur Google, par exemple, notre historique de navigation et le choix des mots-clés vont donner lieu à des résultats qui se rapprochent de ce qu’on sait déjà. Cet article du journal parodique Le Gorafi ironise sur ce phénomène.


Question 3 : Un clash éclate entre deux chroniqueurs sur un plateau TV. La première personne, visiblement en colère, formule des critiques violentes contre une récente décision politique. L’autre chroniqueur, plus calme, discrédite l’argumentation de son adversaire en pointant du doigt son caractère hystérique, sans même évoquer la situation qui a provoqué sa colère. En tant que téléspectateur, quel biais pourrait m’encourager à prendre parti pour le chroniqueur calme, même s’il n’a pas amené de contre-argumentation logique ?

  • L’erreur fondamentale d’attribution
  • L’effet de halo
  • Le biais de représentativité

➡️ Quand notre cerveau commet une erreur fondamentale d’attribution, il surestime les facteurs « internes » (personnalité, caractère…) pour justifier le comportement d’une personne, et il sous-estime les facteurs « externes » liés à la situation, au contexte. Quand le chroniqueur d’apparence sereine pointe un caractère hystérique chez son interlocuteur, sans même évoquer les causes de cet énervement, il peut nous inciter, en tant que spectateur, à en faire de même. On risque, à notre tour, d’être tenté de discréditer le chroniqueur en colère en associant son état à un caractère colérique (et donc instable, peu fiable) plutôt qu’en associant sa colère aux situations de détresse provoquées par la décision politique qu’il critique. Pour en savoir plus, regarde cette vidéo.


Question 4 : Molly vit dans une famille pro-armes aux États-Unis. Tout son entourage proche (parents, oncles, cousins, amis…) est pro-armes. Les chaines de TV que regardent ses parents défendent le droit de porter des armes à feu. Quand elle utilise le PC familial, elle voit régulièrement des pubs pour des armes… Quel biais pourrait l’inciter à présumer que la majorité de la population est pro-armes, comme elle, même si ça n’est pas statistiquement la réalité ?

  • Le biais de faux consensus
  • Le biais de confirmation
  • Le biais de cadrage

➡️ Notre cerveau a tendance à considérer automatiquement que nos opinions, nos valeurs, nos connaissances, etc. sont partagées par les autres, qu’elles forment un consensus dans la population. Or, comme dans le cas de Molly, c’est toujours notre situation sociale et notre histoire personnelle qui nous poussent à croire en ce consensus. Si Molly est persuadée que la majorité de la population américaine est pro-armes, alors qu’elle n’a aucune preuve de ce qu’elle avance, c’est parce que son entourage et les médias qu’elles consultent sont tous orientés en faveur du droit de porter une arme. Envie d’aller plus loin ? Regarde cette vidéo de Big Think !


Question 5 : En 2021, les Youtubeurs Mcfly et Carlito ont réalisé une vidéo « concours d’anecdote » à l’Élysée avec le président français Emmanuel Macron. Certains commentateurs (comme ce Youtubeur) y ont vu une volonté, chez le chef de l’État, de s’attirer la sympathie (et donc le vote) des jeunes abonnés de Mcfly et Carlito en mettant en avant un côté « fun », sans devoir évoquer son programme politique. Quel est le biais qui pourrait inciter certains spectateurs à se faire une idée générale du président sur base de cette image « fun » renvoyée dans la vidéo ?

  • L’erreur fondamentale d’attribution
  • L’effet de Halo
  • L’effet Dunning-Kruger

➡️ Quand notre cerveau est sous l’emprise de l’effet de halo, on est susceptible de se faire une idée globale d’une personne sur base d’un seul trait spécifique qui ne représente pas nécessairement cette personne dans son ensemble. Par exemple, si l’on adore un trait de personnalité chez une personne, notre cerveau va être automatiquement tenté d’imaginer que tout le reste est positif. Pour un jeune spectateur qui découvrirait Emmanuel Macron pour la première fois dans la vidéo de Mcfly et Carlito, sans avoir jamais entendu parler de cet homme politique auparavant, l’impression positive (« oh il est sympa ») donnée par la vidéo pourrait inciter le jeune à développer un sentiment positif plus global, allant au-delà de cette vidéo, pouvant éventuellement l’influencer au moment de voter. Dans cette tribune du 24 février 2021, le quotidien français Libération déclarait que Macron était « à la recherche de l’effet de halo » à travers cette vidéo.


Question 6 : Dans la catégorie « Tendances » sur YouTube, on retrouve régulièrement des vidéos des mêmes créateurs les plus connus. De plus, il n’est pas rare de les voir collaborer entre eux dans leurs vidéos. Cela leur permet de renforcer leur visibilité, au point de devenir incontournables sur la plateforme. Plus ils sont vus, plus leur audience s’élargit. Plus on s’habitue à eux, plus on sera tenté de cliquer sur leurs vidéos suivantes. Quel biais peut influencer notre cerveau au moment de cliquer ?

  • Le biais de représentativité
  • Le biais de cadrage
  • L’effet de simple exposition

➡️ Notre cerveau est sous l’effet de simple exposition lorsqu’on est exposé·e à plusieurs reprises à quelque chose ou quelqu’un, tant que cette exposition est neutre ou peu négative. Le fait de devenir familier avec ces choses ou ces personnes est susceptible de conduire à une attitude plus favorable à leur égard. Les Youtubeurs « ultrapopulaires » sont vus très souvent dans différentes vidéos, pas uniquement sur leur chaine, ce qui nous les rend familier. Notre cerveau cliquera plus facilement sur un visage connu que sur un nouveau créateur dont on ne sait rien. Pour en savoir plus, tu peux regarder cette vidéo du Youtubeur belge « Un Créatif ». Il y évoque l’effet de simple exposition vers 7:33.


Question 7 : L’idéal d’objectivité et de neutralité journalistique est impossible, car le simple choix de l’information qu’on relaie n’est jamais neutre et objectif. Si, lors d’une gigantesque manifestation, une poignée de casseurs sèment le trouble, un média pourrait choisir de centrer l’information sur ce fait, alors qu’un autre pourrait décider de centrer son reportage sur les enjeux sociaux défendus par la majorité des manifestants pacifiques. Les deux médias décrivent le même évènement, mais différemment. L’angle choisi aura une influence énorme sur notre compréhension de l’évènement. C’est ce qu’on appelle…

  • Le biais d’ancrage
  • Le biais de cadrage
  • Le biais de confirmation

➡️ Quand on décrit une situation, on peut la cadrer de plein de façons différentes, parfois positives, parfois négatives. Même si l’on décrit la même situation, chaque cadrage aura une influence différente sur notre réaction vis-à-vis de l’information, et notre compréhension des évènements décrits. Un média « A » peut choisir de décrire la manifestation en termes de mobilisation, enjeux, nombre de participants etc. alors qu’un média « B » peut choisir d’insister principalement sur un aspect négatif de la manifestation (les casseurs) et d’évoquer brièvement le reste. Notre ressenti vis-à-vis de la manifestation, si l’on n’y a pas participé en vrai, sera très différent en fonction du cadrage médiatique à travers lequel nous en prenons connaissance. Cette vidéo te montre plusieurs exemple de biais de cadrage.


Question 8 : En France, pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, l’animateur d’une émission de divertissement a annoncé en direct à la télévision un calendrier de déconfinement qui a ensuite été démenti par le gouvernement. L’animateur a lui-même reconnu qu’il s’agissait d’une fake news dans un Tweet après l’émission. Mais parmi les centaines de milliers de téléspectateurs, il se peut que certains soient restés sur la première information communiquée, au point d’avoir du mal à accepter les annonces officielles des autorités. Quel biais est à l’œuvre ?

  • Le biais d’ancrage
  • Le biais de cadrage
  • L’effet de halo

➡️ Quand notre cerveau subit l’effet d’ancrage, il se fie trop fortement à la première information qui nous est proposée (l’ancre) pour évaluer une situation ou prendre une décision. Les nouvelles informations qu’on recevra par la suite seront toujours interprétées à partir du point de référence initial. C’est un biais cognitif très commun. Dans un contexte médiatique, ce biais peut être renforcé à plusieurs niveaux, notamment en raison de la légitimité que l’on peut accorder aux médias traditionnels comme la télévision. Non seulement les fausses informations délivrées en direct par le présentateur risquent d’inviter certains spectateurs à brandir les accusations de complot (« on nous cache la vérité »), mais en plus, elles rendront plus difficile l’intégration des annonces officielles et donc la prise de connaissance du vrai calendrier de déconfinement.


Question 9 : Dans un podcast, un polémiste d’un certain âge affirme qu’il y a de plus en plus de personnes homosexuelles dans les médias. De cette observation, il conclut que la part de la population non-hétérosexuelle ne cesse d’augmenter. En effet, dans sa jeunesse, le polémiste voyait beaucoup moins de personnes homosexuelles dans les médias, donc il estime qu’il n’y en avait pas autant. En réalité, à aucun moment sa réflexion ne se base sur une réalité chiffrée, mais uniquement sur des éléments familiers qui lui viennent en tête. Sous l’effet de quel biais est-il ?

  • Le biais de représentativité
  • Le biais de faux consensus
  • L’effet Dunning-Kruger

➡️ Notre cerveau aura naturellement tendance à considérer qu’une information est plus crédible quand elle correspond à la représentation qu’on se fait de la réalité qui nous entoure. Pourtant, notre perception d’une réalité ne se base parfois que sur quelques éléments familiers qui ne représentent pas la réalité dans son ensemble. Dans cet exemple, non seulement le polémiste se base sur quelques souvenirs de jeunesse personnels, mais en plus, il se base sur le souvenir de ce que les médias montraient lorsqu’il était plus jeune. Donc son jugement est doublement biaisé. D’abord parce qu’il se base sur quelques souvenirs personnels, mais aussi parce l’homosexualité était davantage un tabou à cette époque, et donc moins exposée dans les médias. Mais il n’utilise aucun argument logique et valable démontrant que la part de la population non-hétérosexuelle est en augmentation (comme des statistiques officielles, par exemple).


Question 10 : Les théories du complot sont souvent partagées avec grande conviction par les personnes qui les relaient. Elles apportent des réponses simples à des problèmes complexes, sans nécessiter des recherches approfondies. Quand un internaute s’y intéresse, il peut très vite avoir l’impression qu’il maitrise un sujet que la plupart des gens ignorent, ce qui lui donne un sentiment de surconfiance. Alors que, s’il prenait le temps de pousser sa recherche plus loin, il découvrirait un tas d’éléments qui l’amèneraient à relativiser ses connaissances. Il est sous l’emprise de…

  • L’effet de simple exposition
  • L’effet Dunning-Kruger
  • L’effet de troisième personne

➡️ Quand on s’intéresse à un sujet, notre cerveau a la fâcheuse tendance d’avoir rapidement une impression de connaissance qui dépasse nos connaissances réelles. C’est l’effet Dunning-Kruger. Or, plus on va consolider nos connaissances réelles, plus on va les relativiser, car on prend conscience de toutes les choses qu’on ne sait pas, de toute la complexité du sujet. Ce biais cognitif est au cœur des croyances complotistes puisque ces dernières contribuent à donner à leurs adeptes un sentiment de confiance (« j’en sais plus que les autres sur ce sujet ») avec très peu d’éléments d’information, très rapidement. Souvent, lorsqu’on cherche un peu plus loin, on se rend compte que ces connaissances sont bancales, « débunkables« . Pour aller plus loin, tu peux regarder la vidéo de Konbini sur l’effet Dunning-Kruger.

Alors, tu as su identifier les bons biais cognitifs ? 😁👏

Merci pour ta participation !

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