Envie d’être… Infirmière en gériatrie

8 février 2019 (Modifié le 17 décembre 2020) Envie d'être ...

Découvre l’interview de Charlotte, 27 ans, infirmière en gériatrie

En quoi consiste votre profession ?

Mon métier en tant qu’infirmière consiste à soigner des pathologies physiques ou psychologiques, promouvoir la revalidation, l’autonomie et l’indépendance de la personne âgée dans sa vie quotidienne, accompagner la personne dans la douleur et dans la mort. L’infirmière prend soin d’une personne sous différents aspects : socio-familial, physique, psychique, conviction religieuse, valeur morale et parfois financier. Elle doit aussi former, suivre et transmettre le savoir-faire aux étudiants en stage.

Quelle formation faut-il faire pour être infirmière ?

J’ai effectué un bachelier en soins infirmiers (trois ans de cours théoriques et de stages) et une spécialisation en gériatrie et psycho-gériatrie (un an avec cours théoriques et stage). Aujourd’hui, le bachelier s’effectue en 4 ans.

Quels sont les aspects positifs et négatifs de votre métier ?

Les aspects positifs : c’est un métier relationnel et social avant tout avec les personnes soignées mais aussi avec l’équipe soignante, médicale et paramédicale. Sur une journée, je rencontre une trentaine de patients ainsi que leurs proches durant les heures de visites. Je collabore avec l’ensemble de mes collègues qui sont médecin, aide-logistique, logopède, psychologue, ergothérapeute, aide-soignante, assistante sociale, infirmière, diététicien, pharmacien, technicienne de surface, etc. C’est donc un travail d’équipe et de collaboration à différents niveaux entre plusieurs services. C’est un métier qui me donne beaucoup de satisfaction lorsque je peux observer l’évolution d’une personne qui se rétablit et qu’elle puisse rentrer à domicile ou dans sa maison de repos.

Les aspects négatifs : l’infirmière est quotidiennement en contact avec le corps nu d’une personne. Il n’est pas concevable pour tout le monde de toucher le corps de quelqu’un qu’on ne connait pas, voire un corps sans vie. Elle entre dans l’intimité de la personne comme pour accompagner le patient durant les soins d’hygiène, à la toilette, réaliser des actes techniques comme une prise de sang, mettre une sonde vésicale, réaliser un lavement, une toilette mortuaire, etc. Il ne faut pas être dérange par la vue/l’odeur/l’aspect des liquides biologiques (sang, urine, selles, vomissements ou encore plaies ouvertes). L’infirmière ne peut pas toujours prendre le temps qu’il faudrait au chevet du patient durant sa journée de travail car elle manque de temps. Les raisons sont diverses : d’autres patients attendent les soins, la charge de travail est lourde (physiquement et psychologiquement), il y a des urgences vitales qui sont prioritaires même si tous les patients sont égaux face à leur hospitalisation. Le service est toujours plein et parfois le personnel manque. L’aspect administratif est chronophage, c’est du temps en moins dans la chambre du patient. Le métier est peu reconnu et valorisé dans notre société.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaiterait se lancer dans cette activité ?

Le métier de soignant est une vocation. Il faut aimer ce métier pour pouvoir le faire et bien le faire dans la durée. C’est un métier qui est destiné aux gens qui ont l’envie de porter secours voire qui ne savent pas s’en empêcher. Le métier est difficile physiquement et mentalement. Il ne faut pas oublier qu’un service hospitalier tourne 24h/24 donc les horaires sont variables, de nuit, les week-ends, les jours fériés… il ne faut pas baisser les bras car les études et les stages sont fatigants. Il faut s’investir a 100%.

Sur le même sujet