Les squats : “une nécessité ?”

21 septembre 2018 (Modifié le 18 décembre 2020) Logement

Pour faire face à des difficultés financières, s’impliquer dans des dynamiques collectives et alternatives, culturelles ou sociales, certain.es choisissent d’occuper des bâtiments vides pour en faire des squats et réinventer des modes de vie. Au-delà de ces expérimentations alternatives, les squats mettent en perspective un enjeu de taille : celui du droit au logement. Mais qu’en est-il aux yeux de la loi ?

Qu’entendons-nous par squat ?

Un squat est un lieu inhabité, occupé par des personnes ne disposant pas d’autorisation pour y vivre. Il peut héberger une personne seule comme plusieurs dizaines, dans un petit appartement de centre-ville, une friche industrielle de banlieue ou un site rural. Les conditions de vie peuvent y varier en fonction de l’état initial du site, des moyens et des motivations des occupants : jeunes fugueurs refusant d’ intégrer un foyer, migrants, artistes sans atelier, etc. A titre d’exemple, le squat 123 Bruxelles en est un. Bâtiment public abandonné, puis occupé depuis 11 ans par 65 personnes, celui-ci fermera définitivement ses portes dans le courant de l’année. Les occupant.es devront donc quitter l’établissement.

Que dit la loi sur ce sujet ?

Autrefois, l’occupation, par exemple, d’un bâtiment inhabité ne faisait pas l’objet de poursuites pénales. Aujourd’hui, les occupants peuvent risquer des peines d’amende, voire de prison. Pourquoi ? Car le bien ne leur appartient pas, même si celui-ci est inoccupé. Auparavant, le squat n’était pas vraiment interdit par la loi. Une procédure civile existait et se faisait devant le juge de paix, au cours de laquelle le propriétaire ou détenteur du bien se lançait dans une longue procédure. Qui plus est, en l’absence d’effraction, les forces de police n’avaient aucun pouvoir pour intervenir. Désormais, dans le cas où la présence de squatteurs ne fait absolument aucun doute, le procureur du Roi peut, dans les huit jours, ordonner lui-même l’évacuation, sans passer par un juge de paix.

Et les squatteurs dans tout ça ?

Adrien, habite actuellement au squat 123 à Bruxelles. 65 personnes vivent dans cet immeuble situé rue Royale. Personne ne paie de loyer mais chaque personne paie une contribution pour les charges, calculées en fonction de son revenu (min 60 euros, max 1 20 euros) . Cette collocation est intergénérationnelle et tend à favoriser la mixité : des étudiant.es, des habitan.tes de la rue, des artistes,…  “On a besoin de ce genre d’habitat, beaucoup de gens se sentent mal dans le schéma traditionnel du logement que ce soit pour des questions de financement ou d’isolement“. En effet, le 123 répond à une nécessité financière mais pas seulement. Il s’agit pour certain.es de garder ou créer un lien social.

Des squats pour les étudiant.es ?

Même si le cadre n’est pas le plus opportun à l’étude, certains squats ont été mis en place par des étudiant.es (projets spécifiques) . Il est question pour eux de se réapproprier les espaces pour faire face à la crise du logement mais pas seulement : les squats constituent aussi, l’expérimentation de nouveaux modes de vie. Qu’ ils se traduisent au travers l’acquisition d’un toit ou l’organisation d’un quotidien collectif. Certains étudiants trouvent donc des endroits afin de continuer leurs études à moindre coup.

Quelles alternatives sont possibles ?
Il est toujours possible pour un jeune de se rendre gratuitement dans un centre Infor Jeunes ou un AMO de sa région, afin de recevoir des conseils, des éclaircissements sur ce qu’ il a droit. Il peut également se rendre au CPAS, qui pourra lui attribuer une aide financière, sous certaines conditions.

Plus d’infos ?

http://www. 123rueroyale.be
http://www.inforjeunes.be
http://www.uvcw.be
http://www.aidealajeunesse.cfwb.be

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