Envie d’être… médiateur scolaire

9 septembre 2016 (Modifié le 29 août 2018) Envie d'être ...

Découvre l’interview de Viviane, 58 ans, médiatrice scolaire 

 

En quoi consiste votre profession?

être médiateur, c’est être au milieu: au milieu des élèves, de leurs parents, des écoles, des professeurs, des partenaires,… Notre but est d’aider à mieux communiquer. On fait appel à nous lors de conflits au sein d’une école (entre élèves, avec des professeurs, etc.) ou lors de situations difficiles (décrochage, harcèlement,…). L’objectif est le bien-être à l’école. Nous intervenons à la demande du jeune, de ses parents, de l’école ou d’un tout autre organisme (social notamment). Nous pouvons intervenir en-dehors de l’école (si le jeune préfère nous voir chez lui par exemple) ou alors au sein même de l’établissement (avec les autorisations du directeur et du pouvoir organisateur). L’intérêt du jeune est au centre de nos préoccupations et c’est pourquoi on travaille aussi avec des partenaires, comme le PMS. Nous allons toujours analyser la demande pour accompagner le jeune en difficulté.

 

Comment êtes-vous devenu médiateur scolaire?

Je le suis déjà depuis pas mal d’années! En 1995, le service a été créé et le réseau d’enseignement nous a appelés. Nous étions donc tous des enseignants détachés. En général, ils avaient entendu parler de nous par rapport à certains projets ou certaines pédagogies et ils nous ont proposé de rejoindre le service de médiation. A ce moment-là, le métier était encore en construction. Personne n’était vraiment formé. J’y suis restée jusqu’en 2003. J’ai quitté le service pour devenir chef d’établissement pendant 8 ans et après, je suis redevenue médiatrice scolaire. Entre-temps, je me suis formée, notamment à l’UCL dans la médiation familiale. Entre-temps, un projet de service a permis de mieux définir les aspects du métier. En 2013, le décret sectoriel est venu préciser nos missions: prévention et gestion de la violence ainsi que l’accompagnement du décrochage scolaire. Le droit au secret professionnel est apparu. Au fil des années, le métier s’est précisé. Aujourd’hui, il existe certaines formations (notamment en promotion sociale) mais dans le service, nous avons des médiateurs de tous les horizons (enseignants, éducateurs, psychologues, etc.).

 

Quels sont les aspects positifs et négatifs de ce métier?

Le principal point positif est le contact avec les jeunes. Il faut leur faire comprendre qu’ils peuvent avoir confiance en nous, qu’on n’est pas ni d’un côté ni de l’autre. C’est très valorisant. Parfois, des élèves ou leurs parents reprennent contact avec nous. Il y a une véritable reconnaissance du métier aussi bien des parents que des écoles.

Le principal point négatif est les situations qui sont de plus en plus critiques. Parfois, il y a des problèmes externes à l’école (familiaux par exemple) qui sont très lourds et nous devons savoir poser les limites dans l’accompagnement. Il faut savoir se détacher aussi, prendre du recul. Et puis, nous avons parfois beaucoup trop de demandes et énormément de dossiers à gérer.

 

Quels conseils donneriez­-vous à un jeune qui se lancerait dans ce métier?

Je leur conseillerai de d’abord acquérir une expérience de terrain et puis commencer ce job avec un certain bagage. C’est un métier passionnant mais exigeant. Les aspects sont très vastes: il faut savoir être à l’écoute, suivre les juridictions, avoir une certaine expérience de gestion de groupe et de relations relationnelles. Dans le service, nous sommes complémentaires car nous avons tous des parcours différents.

 

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