Les cellules « environnement » dans les écoles, à quoi ça sert ? Qui participe ? Infor Jeunes a interviewé Manon et Laureline, élèves en 5ème secondaire et membres de la cellule « climat » de l’Institut Saint-Laurent de Marche.
Comment est née cette cellule environnement dans l’école ?
En fait, il existe 2 cellules : une dans le premier degré, mise en place suite aux marches pour le climat en 2018-2019, et une autre pour les 2ème et 3ème degrés dont nous faisons partie et qui existait déjà depuis quelques années via la cellule Oxfam.
Qu’est-ce qui vous a donné l’envie, le déclic de faire partie de cette cellule ?
Nos professeurs nous ont fortement sensibilisées à la cause climatique, au réchauffement de la planète. On a peur pour notre avenir. Ils nous ont d’abord invitées à venir avec eux à différentes marches pour le climat, puis ils ont proposé de créer cette cellule pour réfléchir à des idées à mettre en place au sein de l’école pour la rendre plus durable et ainsi sensibiliser les élèves à cette cause. Cette cellule nous a donné l’opportunité de faire quelque chose, à notre niveau évidemment, pour la planète.
Comment fonctionne cette cellule concrètement ?
Nous sommes actuellement 10 jeunes et autant de professeurs, voire plus. Nous nous voyons pendant la pause de midi, une fois par semaine ou tous les 15 jours, en fonction de l’avancée des projets et du temps de chacun. Certains projets sont chronophages et il n’est pas toujours facile de les mener à bien en parallèle de nos cours, devoirs et examens. Nous discutons beaucoup (financement, concertation pour les budgets à dégager, détails pratiques). Certains projets prennent du temps à mettre en place et il arrive que nous ayons l’impression de ne pas avancer, mais si nous nous engageons dans un projet, nous devons le mener à bien, même si cela prend beaucoup de temps !
Concrètement, quelles sortes de projets votre cellule a-t-elle mis sur pied au sein de l’école ?
Voici quelques exemples:
- Cantine durable : mise en place d’une option végétarienne pour les repas froids, chauds et sandwichs depuis 2021.
- Sensibilisation à l’utilisation de gourdes plutôt que de bouteilles en plastique jetable, grâce à des affiches réalisées par les jeunes de la cellule, et mise à disposition de fontaines à eau ;
- Installation d’un distributeur de jus de fruits d’un artisan local ;
- Action « gros pull » pour économiser le chauffage et concours du plus beau bonnet ;
- Organisation d’une journée « Climat » à l’école (le matin : animation « fresque du climat » par des élèves formés, l’après-midi : ateliers auprès de différentes institutions pour trouver des solutions, des astuces de recyclage, rencontre avec les échevins de l’environnement de la ville, etc.) ;
- Cantine durable : mise en place d’une option végétarienne pour les repas froids, chauds et sandwichs depuis 2021.
Cette année, l’école a réussi à obtenir un budget pour la végétalisation d’une partie de la cour de récréation. Il faut préparer des plans, réfléchir à ce qu’on va planter et à l’entretien que cela va nécessiter.
L’école pense également à proposer une option d’une heure « climat » pour les élèves de quatrième secondaire. Le fait que nos idées ne soient pas toujours concrétisées (faute de temps ou de moyens) est parfois frustrant. Malgré tout, nous sommes toujours soutenus dans nos idées par les professeurs et la direction, et nous vivons des expériences que nous n’aurions pas pu vivre si nous ne faisions pas partie de cette cellule. Par exemple, nous avons pu participer à une simulation de la Cop 27 pendant trois jours et rencontrer des jeunes d’autres écoles de Belgique et de France.
C’est très intéressant de voir ce que les autres cellules mettent en place, de découvrir d’autres réalités et de partager ensemble nos expériences.
Quelles sont les difficultés de la sensibilisation des jeunes à la cause climatique ?
Parfois, le réchauffement climatique semble très abstrait, même si nous avons été touchés par les inondations. Lorsque cela ne touche pas les gens personnellement et qu’on leur dit qu’on veut leur « enlever » un peu de leur confort personnel parce qu’on n’a pas le choix que de changer certaines choses dans notre manière de vivre pour « survivre », cela commence souvent à coincer.
D’un autre côté, il y a les contraintes scolaires qui ne correspondent pas à la philosophie de notre cellule. Par exemple, dans notre école, dès la troisième secondaire, il est obligatoire d’avoir un Chromebook, alors que l’on sait que c’est énergivore et que les composants sont rares. Les jeunes se retrouvent donc perdus face à ces paradoxes. Mais cela ne dépend pas de nous… et c’est là où c’est compliqué de tenir un discours cohérent et logique en tant que jeunes de la cellule.
En tout cas, ce que nous retenons de cette expérience, c’est que même si nous avons des difficultés à trouver des personnes prêtes à prendre la relève, nous continuons notre combat et nous ne baissons pas les bras pour que des actions continuent à être mises en place au sein de l’école.
BREF : Les cellules environnementales ont pour but de rendre les écoles « durables ». Renseignez-vous auprès de la vôtre pour voir s’il en existe déjà une, ou pour en démarrer une ! 😉
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