La pandémie de COVID-19 a eu un impact sans précédent sur la santé mentale des jeunes. À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale du 10 octobre, l’Union européenne a publié un rapport qui analyse la manière dont les pays européens ont relevé les défis posés par la pandémie en matière de bien-être mental et émotionnel chez les jeunes.
Le rapport a analysé six domaines qui contribuent à la santé mentale des jeunes :
- les soins de santé mentale
- les facteurs de stress liés à l’éducation
- l’information des jeunes sur les conséquences du COVID-19
- le travail des jeunes
- les loisirs
- le sport
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⬇️ Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :
Le COVID-19 a été une menace sérieuse pour la santé mentale des jeunes
La pandémie de COVID-19 a représenté une menace sérieuse pour la santé mentale, en particulier chez les jeunes. Le passage de l’apprentissage en face à face à l’apprentissage en ligne, les restrictions des loisirs et des activités sportives et l’interruption partielle ou totale des interactions sociales ont perturbé les relations interpersonnelles. Ce phénomène, associé à l’augmentation du temps passé en ligne et sur les médias sociaux, a pour conséquence que de nombreux jeunes ont éprouvé des sentiments d’isolement et de solitude, ont souffert d’anxiété et ont signalé des symptômes dépressifs.
Les recherches indiquent que les conséquences de la pandémie sur la santé mentale des jeunes se poursuivront à long terme. Les effets négatifs sont non seulement susceptibles de persister, mais aussi d’affecter plusieurs dimensions dela vie des jeunes Européens, telles que l’éducation l’emploi et l’inclusion sociale.
La santé mentale des jeunes dépend de plusieurs facteurs
La crise a également démontré que la santé mentale des jeunes dépend d’une variété de facteurs interdépendants. Par exemple, les services de conseil dans les écoles aident à détecter et à traiter les difficultés psychologiques. Les compétences numériques favorisent l’inclusion dans l’apprentissage, en particulier dans le cas de l’apprentissage en ligne, et un équilibre sain entre les activités en ligne et hors ligne. La participation à des activités sociales et récréatives renforce le sentiment d’appartenance et d’inclusion dans la communauté.
Certains groupes de population sont plus vulnérables
La pandémie a également mis en évidence le fait que certains groupes de la population des jeunes sont plus vulnérables que d’autres face aux menaces que représentent les fermetures et l’isolement social :
- Les jeunes ayant déjà des problèmes de santé mentale
- Les jeunes qui vivent dans des régions éloignées
- Les jeunes défavorisés
- Les immigrants
- Les jeunes LGTBQIA+
La santé mentale des jeunes nécessite une attention continue
Au-delà de l’urgence causée par la pandémie, la santé mentale des jeunes nécessite une attention et un soutien continus en temps « normal » également. La jeunesse est une période sensible de la vie qui implique des transformations physiques, sociales et psychologiques au cours desquelles des circonstances difficiles peuvent provoquer une grave détresse mentale.
C’est pourquoi le rapport affirme que les mesures mises en œuvre pendant la pandémie doivent être poursuivies à long terme. Il serait crucial de maintenir les services de soutien qui ont été créés pendant les confinements, en particulier ceux intégrés dans des domaines non médicaux tels que l’éducation. De même, les ressources qui ont été investies dans des services supplémentaires (par exemple la nomination de professionnels de la santé mentale dans les écoles, le financement de projets de travail avec les jeunes et la création de services médicaux adaptés aux jeunes) doivent être poursuivies.
Qu’est-ce qui a été fait chez nous ?
À titre d’exemple, dans le domaine des soins de santé mentale, la Communauté française de Belgique a renforcé le soutien psychologique offert aux jeunes par le biais d’équipes mobiles multidisciplinaires pouvant intervenir dans le milieu scolaire, à domicile ou dans tout autre lieu approprié. Cette aide mobile a été renforcée de 50% en 2021 afin qu’elle puisse se concentrer sur le soutien et les soins aux jeunes et aux jeunes adultes vulnérables souffrant de problèmes de santé mentale.
Un autre exemple concerne le domaine du travail des jeunes où elle a mis en place en 2020 un fonds d’urgence (1,5 million d’euros) pour soutenir les organisations de jeunesse et les centres de jeunes. L’objectif était d’assurer la survie de ces organisations et de couvrir les pertes financières liées à la pandémie.
De plus, plusieurs études ont été menées, notamment, une recherche RAY-COR portant sur les impacts à long terme et les effets à court et à moyen terme de la pandémie du coronavirus sur le travail de jeunesse en Europe[2].
Enfin, une conférence interministérielle jeunesse a été mise en place réunissant les différentes entités fédérées du pays et compétentes dans des domaines touchant à la jeunesse. L’objectif de cette instance est de répondre de façon cohérente et transversale aux attentes et besoins des jeunes après la crise sanitaire[3].
[1]Rapport d’analyse de Youth Wiki: https://national-policies.eacea.ec.europa.eu/youthwiki. Vous pouvez également consulter le rapport ci-joint. [insert link]
[2] Voir l’étude sur: https://www.lebij.be/actualites/lenquete-ray-cor-est-disponible-au-bij/ et téléchargeable via le lien: https://www.lebij.be/wp-content/uploads/2022/04/WEBFR.pdf
[3] Voir le communiqué de presse du 28/06/2022, disponible ici: https://glatigny.cfwb.be/home/presse–actualites/publications/publication-presse–actualites-52.publicationfull.html
[4] Thème clés de l’Année européenne de la jeunesse: Mobilité à des fins d’apprentissage en Europe; Emploi et inclusion; Dialogue et participation à l’élaboration des politiques; Écologie; Transformation numérique; Culture; Santé, bien-être et sports; La jeunesse et le monde; Valeurs de l’UE et démocratie.