Découvrez Martin Businaro, journaliste sportif
En quoi consiste ta profession ?
Je suis journaliste freelance dans ce secteur de niche qu’est le sport automobile. Je travaille pour La Dernière Heure – Les Sports en tant que responsable de la section sport automobile en compagnie d’un autre collègue. Je travaille également pour les magasines périodiques SPEED Magazine et F1i Magazine. Mon travail consiste à suivre l’actualité quotidiennement en continu, interviewer les différentes parties prenantes dans ce sport en fonction des événements et autres annonces, me rendre sur les circuits ou les spéciales de rallye pour suivre sur place une épreuve, à des conférences de presse ou à des présentations pour recueillir en primeur une information.
Comment êtes-vous devenu journaliste ?
Très simple. J’ai été piqué par le virus grâce à mon grand-père qui était un pilote de course de côte émérite en Belgique dans les années 60-70 et qui était par ailleurs un garagiste-préparateur renommé. Vu que courir en compétition requiert des budgets prohibitifs que ma famille n’avait pas, j’ai fait du métier de journalisme une ambition dès l’école secondaire. J’ai commencé à rédiger sur un blog personnel il y a six ans, quand j’étais en 1ère BAC. Je n’ai pas traîné en chemin. J’ai ensuite intégré l’équipe d’un site de seconde zone, ce qui m’a permis d’être repéré et engagé par mes employeurs actuels (je travaille pour F1i depuis juillet 2013, La DH depuis septembre 2015).
Quels sont les aspects positifs et négatifs de votre métier ?
Positifs:
- On ne s’ennuie pas. Comme il n’y a pas vraiment de trêve hivernale, on a toujours un sujet à traiter, même pendant les fêtes de fin d’année avec le rallye-raid Dakar.
- On est d’office « quelqu’un ». Le sport automobile est un milieu où tout le monde se connaît et il est très facile de sympathiser avec des pilotes, des mécaniciens, des patrons d’équipe, des représentants de la fédération auto belge ou des circuits.
- Vu que le sport automobile est mondial, vous serez appelé tôt ou tard à vous rendre à l’étranger pour suivre un événement. Un excellent prétexte pour voir du pays. 4. Vous avez de l’importance et tout ce que vous écrivez est attentivement consulté.
Négatifs:
- Vu qu’il n’y a pas de trêve dans l’actualité et que toutes les épreuves s’enchaînent, prendre des vacances pour ne fut-ce une semaine signifie que vous risquez de louper un événement ou une annonce. Choix cornélien.
- On surnomme le sport automobile le « piranha club » et ce n’est pas pour rien : c’est un milieu de relations et d’influences. Y décrocher un job n’est pas facile. Et le conserver face aux convoitises des ambitieux ne l’est pas moins.
- Il y a beaucoup d’appelés pour peu d’élus. Comme tout journalisme de niche, seuls ceux ayant une vraie culture en sport automobile vivront du métier sur une longue période. Les « généralistes » ne feront que passer.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune ?
Se faire connaître et mettre les mains dans le cambouis dès la fin de ses études secondaires. Ne pas avoir peur d’accepter une collaboration, même si le cursus supérieur devait en pâtir. Sans dénigrer l’intérêt des hautes études, ce n’est ni l’université ni la haute école qui m’ont formé pour m’aider à trouver ma place. Et ma plus grande fierté, c’est d’être parvenu à conjuguer vaille que vaille mes activités professionnelles déjà bien chargées avec mon cursus universitaire.