Rencontre avec Dianbaillo, jeune immigré

Je m’appelle Dianbaillo, j’ai 18 ans et je suis né en Guinée Conakry. Ma langue maternelle est le poular. Je n’ai pas connu mes parents biologiques, j’ai été adopté quand j’étais bébé, par une famille de gambiens. J’ai vécu en Gambie jusqu’à mes 15 ans.

Depuis tout petit, j’ai toujours voulu venir en Europe. J’adore le football et je suis fan des grandes équipes européennes, comme le FC Barcelone. En Afrique, ça ne se passait pas très bien. Je n’allais pas à l’école, j’apprenais seulement la langue arabe. Je m’occupais surtout de mes petits frères.

En 2013, je suis parti de chez moi en cachette. J’ai voyagé jusqu’au Maroc en voiture. Ensuite, j’ai embarqué sur un petit bateau, jusqu’en Espagne. Une fois en Espagne, j’ai pris un bus qui devait se rendre jusqu’en Allemagne. J’ai été contrôlé à la frontière belge et comme je n’avais pas de papiers, j’ai été conduit dans un centre Fedasil.

J’ai d’abord passé trois jours dans un centre près de Bruxelles. Comme j’avais le statut de MENA (Mineur étranger non accompagné, ndlr), on m’a désigné un tuteur qui m’a aidé à introduire ma demande d’asile. Après cela, j’ai passé quelques semaines dans le centre de Sugny (un centre d’observation et d’orientation au vert destiné à l’accueil des MENA, ndlr), puis 11 mois au centre de Morlanwelz. On était bien encadrés par les éducateurs, mais je n’ai pas vraiment aimé vivre au centre. On devait tous participer à la vie en collectivité, servir les repas, faire les tâches ménagères, etc.On avait quand même des activités sympas. On venait surtout à Mons avec les éducateurs, au bowling ou au cinéma, par exemple.

C’est Caritas International qui m’a aidé dans mes démarches auprès du CPAS et aussi pour trouver un logement. Une amie que j’avais rencontrée au centre vivait à Mons et un studio s’est libéré dans son immeuble. J’ai eu la chance de pouvoir le louer rapidement et sans trop de problèmes.

J’ai été inscrit dans une classe DASPA (Dispositif d’Accueil et de Scolarisation pour les Primo-Arrivants), à l’Institut Technique de Morlanwelz. J’étais avec des élèves de plein de nationalités différentes. C’était très dur au début, parce que je ne parlais pas du tout français, je ne savais même pas dire ‘bonjour’ ou ‘au revoir’. On avait beaucoup de cours de français, mais aussi des maths et du néerlandais. Je me suis quand même bien intégré, je me suis fait des copains. Cette année, je suis passé en 4ème professionnelle, option mécanique.

Je veux terminer mes secondaires et trouver un emploi dans le domaine de la soudure. J’aime bien la mécanique, mais ce qui me plait vraiment dans mon option, ce sont les cours de soudage.

Je vais aussi continuer à jouer au foot. Pour l’instant, je joue au club de Soignies. Mon rêve, ce serait de devenir joueur professionnel.

Plus d’informations sur le parcours d’accueil des mineurs étrangers non accompagnés sur www.fedasil.be