Conseiller chez Child Focus

13 octobre 2017 (Modifié le 18 décembre 2020) Multimédia

Interview d’Elodie Truyens de chez Child Focus, la Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités.

 

En quoi consiste votre métier ?

Je suis conseillère chez Child Focus en disparition et exploitation sexuelle d’enfants ainsi qu’en matière de sécurité en ligne pour les jeunes.
Mon rôle est de conseiller les parents ou les jeunes et de les soutenir émotionnellement. Si nécessaire, je les réoriente vers des services spécialisés. Le but est qu’ils entreprennent les bonnes démarches pour parvenir à dénouer la situation à laquelle ils sont confrontés. Ainsi, quand il s’agit d’une disparition, nous orientons les parents vers la police car un procès-verbal doit impérativement être dressé pour que nous puissions ouvrir un dossier de disparition. Nous les tenons ensuite informés du déroulement de l’enquête et si besoin, apportons un appui opérationnel en diffusant un avis de disparition via nos importants moyens de communication.
Depuis l’été, j’analyse également les signalements présumés de pornographie enfantine. S’il s’agit réellement d’images d’enfants abusés sexuellement et que le site incriminé est hébergé en Belgique, j’envoie les images à la police belge pour investigation. S’il s’agit d’un site hébergé à l’étranger, je les envoie à notre organisation soeur du pays concerné.

Comment êtes-vous devenue conseillère ?

J’ai un master en psychologie clinique. Apporter un soutien psychologique aux personnes en détresse et en particulier aux jeunes m’a toujours intéressé. Je n’ai donc pas hésité à répondre à l’offre d’emploi de Child Focus. Mon bilinguisme et mon diplôme m’ont permis de décrocher le poste.

Pouvez-vous me décrire une journée type ?

La journée commence à 9h. à 9h30 a lieu le débriefing: la personne de garde pendant la nuit explique les dossiers qu’elle a ouverts. Après le débriefing, je travaille dans les dossiers de disparition, d’exploitation sexuelle et de sécurité en ligne. Si la situation le nécessite, je me rends auprès des parents. De 13h30 à 15h, j’effectue l’analyse des signalements présumés de pédopornographie. Ensuite, je reprends la gestion des dossiers. Vers 17h, la journée s’achève… sauf si je suis de garde. Chaque conseiller assume en effet une garde hebdomadaire, de 17h à 9h du matin.

Quels sont les aspects positifs et négatifs de votre métier ?

Via le 116 000, nous sommes joignables 24h/24 et 7 jours/7. Quand les parents nous appellent, ils nous remercient pour cette accessibilité. Ils ne sont pas seuls face à leur problème. Je perçois leur gratitude et je me sens utile. Ce qui est complexe à gérer, ce sont les gardes nocturnes et les histoires douloureuses : le décès d’un jeune recherché ou l’exploitation sexuelle avérée d’un enfant. On apprend, bien entendu, pour se protéger, à se distancier de la situation mais elle peut parfois faire écho à son propre vécu. Si tel est le cas, nous pouvons nous épancher auprès des collègues ou d’un psychologue externe. Le fait d’être consciente d’exercer un métier riche de sens me permet de surmonter ces difficultés.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui débute ?

Le monde du travail n’est pas toujours facile. Trouver un boulot non plus, mais il ne faut pas perdre confiance. Si tu as fait des études en psychologie, tente de travailler dans ce domaine. Tu l’as choisi, c’est donc celui qui va t’épanouir.

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Pour en savoir plus, rends-toi sur childfocus.be.

 

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